★ as that little girl who shined like an angel,
even after his lazy heart put you through hel

Du désespoir. Voilà ce que ressentait Nathéo en ce moment-même. Les entrailles noués, le cœur lourd et la tête embrouillé, il en avait mal au pied de marcher dans la ville pour trouver un emploi. Il avait déjà parcouru toute la moitié de la ville et tout le monde avait refusé de le prendre. Et il ne pouvait blâmer personne. Qui voudrait engager un amnésique qui ne savait pas qui il était, et qui ne savait même pas ses compétences ? Même lui n’en aurait pas voulu. Pourtant, il avait besoin d’argent, il avait besoin de rembourser Max de son aide, et il devait reprendre sa vie en main. Même si pour lui, il ne se souvenait qu’une partie partielle de sa vie. Il se demanda comment il avait pu arriver là, comment il avait pu atterrir en Irak, comment il avait perdu connaissance. Le souvenir de son passé lui pesait. Il ne savait rien, et pourtant, en guise de seul lien avec son ancienne vie : une bague, qu’il portait autour du cou. Il avait beau la regarder dans tous les sens, tenter de se rappeler ce qu’elle signifiait, rien ne lui revenait en mémoire. Le vide total, un grand néant. Qu’importe l’effort qu’il tentait de faire pour se souvenir, il avait l’impression que sa mémoire avait disparu, effacé. Comment savoir quel homme il était sans pour autant savoir d’où il venait ? D’accord, il avait pu se découvrir certains gouts, des aptitudes, notamment envers les villageois qui l’avaient aidé pendant son année en convalescence en Irak. Généreux, joviale, toujours près à aider les autres, le jeune homme avait pris conscience qu’il aimait la vie. Alors pourquoi c’était-il retrouvé en pleine guerre ? Qu’est ce qui l’avait poussé à faire cela ? Des questions sans réponses, encore et toujours. Max, lui avait affirmé qu’il se souviendra de tout un jour, que ce n’était qu’une question de temps, mais avait-il déjà assez attendu ?
Le froid de l’hiver venait prendre possession de la ville. A Fairview, la plupart de la ville avait l’habitude de cette fraicheur américaine, pourtant pour Nate il avait encore du mal à s’y faire. Passer de la chaleur abrupte de l’Irak, puis des températures médium des Etats-Unis. il avait l’impression qu’il était passé dans un four puis dans réfrigérateur. Un pauvre manteau sur le dos, il regretta de ne pas avoir pris sa veste de soldat. Certes elle était visible et pouvait effrayer les futurs employeurs mais au moins il aurait eu chaud ! Marchant, sans réellement se soucier d’où il allait, il regarda la ville s’éveillé, avancé et vivre : des enfants courir le sourire aux lèvres, des amoureux s’embrasser, des bourreaux de boulots s’afférer, des artisans travailler. Chacun avec son but, son destin. Lui, n’en avait aucun. Et c’était ça qui lui faisait le plus peur. Et s’il n’arrivait pas à découvrir qui il était réellement, comment allait-il survivre ? Il avait longtemps songé qu’il aurait du périr dans cette attaque, en Irak. Au moins, il aurait été débarrassé de tout ça. Regardant à sa gauche, il vit l'église. Ne savant pas s’il avait même une religion, il entra pourtant dans le vaste espace religieux et s’assit sur un des bancs. Il resta un instant plongé dans ses pensées à contempler le christ qui le fixait des yeux. « Pourquoi ? Pourquoi moi » pensa-t-il dans sa tête. « Pourquoi avoir perdu la mémoire si ce n’est pour ne pas la retrouver ? Qu’est-je donc fait pour mériter un tel destin ? » Il ne su pas trop combien de temps il resta là, assis sur ce banc, dans cette église à attendre une réponse du seigneur. Chose qui n’arriva absolument pas. Quel imbécile il faisait ! Il se résigna et sortit en trompe. Pourtant, il contourna le grand bâtiment et arriva au niveau du cimetière. Il devait surement y avoir une tombe des soldats morts en Irak, et ça lui ferai du bien de consacrer quelques minutes aux camarades perdus qu’il connaissait probablement. « Bonjour mon père, il y’a-t-il un monument dédié aux soldats morts en Irak ? » Un prêtre lui sourit et répondit : « Oui, paix à leur âme. » Montrant la direction nord du cimetière, Nate le remercie et remonta la grande allée. Au loin, il le vit mais s’arrêta un peu avant d’y arriver. Il regarda une femme pleurer sur la tombe de ses soldats inconnus. Regardant autour de lui, il s’assit sur un banc pour ne pas déranger le moment de tristesse de la jeune femme. Elle pleurait sans doute un proche, un frère un aimant, et ça lui révulsait de savoir que quelqu’un l’attendait depuis plus d’un an maintenant. Elle embrassa une photo et la remit sur le monument. Au loin, il ne pu distinguer le visage de l’homme mais il eu comme un pincement au cœur.

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Sa mémoire. Voilà tout ce que demandait Nate. Il avait perdu pendant cette guerre, et perdu gros. Il avait failli perdre la vie, et lorsque celle-ci lui offrait le miracle de vivre encore, il devait vivre sans le moindre souvenir. C’était une conception qu’il avait du mal à cerner. Comment vivre encore sans se souvenir de sa vie passée ? Comment avancer si tout vous ramène à découvrir qui vous êtes réellement ? Il aurait pu. Il aurait pu repartir de zéro, reconstruire une vie. Mais au fond de lui, il savait que ce n’était pas ce qu’il devait faire. Au fond de lui, il savait que quelqu’un l’attendait, quelqu’un qu’il avait probablement aimé. Il savait que sa vie devait lui revenir, et c’était la vie elle-même qui avait décidé de la lui rendre. Mais pas sans un effort. C’était à lui de retrouver son chemin, même égaré. C’était à lui de découvrir qui il était, à lui de retrouver ses personnes disparus. Il savait, non il en était persuadé qu’un jour il arriverait à retrouver ses siens. Mais comment les chercher ? La Terre est si vaste, au moins était-il dans la bonne direction ? Dans le bon pays ? Il n’en savait rien. Et aucun signe du destin pour le guider, pour le prévenir. Mais la force, il l’avait. La force d’avancer, de continuer à chercher. C’était simple, tant qu’il n’aura pas trouvé, il ne sera pas en paix.
Assis sur son bas, il apprécia l’air frais de la ville. Bien qu’il ait assez froid, il profitait de cet air pur que le vent lui apportait. Le cimetière était plus tranquille à cette heure-ci. Quelques personnes, sans plus. Le monument dédié aux soldats était droit devant lui, et il n’arrivait pratiquement pas à détacher son regard de la jeune demoiselle qui tentait de faire son deuil, même si c’était difficile. Il tentait tout de même de détourner le regard parce que c’était un moment intime qu’un inconnu ne devrait jamais interrompre. Mais, son regard revenait toujours aux mêmes endroits, elle. Il ressentait des choses bizarres, des choses qu’il ne comprenait pas. C’était insensé. Il ne la connaissait pas. Il ne l’avait jamais vu. Et pourtant, il sentait son cœur battre dans sa poitrine. Aussitôt que la jeune femme s’était levée, il détourna le regard pour ne pas lui montrer qu’il l’espionnait. Regardant à droite puis à gauche, il finit par revenir sur elle, et il découvrit qu’elle le fixait. Elle semblait vidée, vidée de raison, vidée d’émotions. Il avait l’impression qu’elle venait de voir un fantôme, mais ce n’était qu’une impression. Il se faisait surement des films. Il finit par se lever, et avança vers le monument. Pas directement, parce que des rangers de tombent le séparaient de sa destination, mais il contourna la première, puis la seconde. Il n’osa même pas regarder la jeune demoiselle sur son chemin. Pourtant, lorsqu’il tourna, il se retrouva face à face à elle. Il s’était arrêté, de peur de la frustrer d’avancer un pas de plus. C’était étrangement bizarre. Un déjà-vu ? Non, il n’en avait pas le souvenir. En même temps, sa mémoire lui faisait défaut comment savoir si il avait déjà vécu ça. Il n’osa rien dire, ni même bouger. Le temps semblait s’être arrêté un instant. Une chose était sure, Nate était totalement largué sur ce qu’il se passait, mais il allait vite comprendre de quoi il s’agissait. Du moins, il l’espérait.